1-Un coin en enfer
Début de la bipolarité
Ce blog sera pour essayer de me soulager, un coin que peu voudront lire pour cela, la souffrance fait peur, la souffrance fait fuir et la souffrance rend les autres souvent très lâches. Ma destinée est liée à ma maladie, je suis le jouet de cette maladie en quelque sorte, elle m’a plus fondé, je pense, que n’importe quoi d’autre.
Je suis bipolaire, type 1 pour ceux qui connaissent. Et s’il faut trouver un début, je dirais que cela a commencé à l’âge de 20 ans. Enfin 20 ans est l’âge où la souffrance est devenue explosion et enfer.
Je venais de vivre une relation amoureuse, elle avait 17 ans, elle était belle et elle m’aimait. Je suis sans doute coupable de mes emportements de cette époque, je l’ai perdue ainsi et je me suis perdu. Cette douleur est encore là, dix sept ans après, j’ai aimé de nouveau mais elle est toujours restée, cette douleur, cette déception, cette désillusion quant à la force de l’amour. C’est à ce moment que j’ai vu mon premier psy, je ne savais plus où passer, je pensais en permanence au suicide tout en pensant que cela était un peu fou, cette si forte attirance. J’étais chez un ami qui m’hébergeait quelques jours, je ne pouvais plus rester seul dans ce cauchemar, nous avons appelé S.O.S suicide, un psy a rappelé et nous avons fixé rendez-vous.
Assez vite le psy m’a dit de lui faire confiance, de tenir, que quelques semaines plus tard ceci ne serait plus qu’un mauvais souvenir; j’ai sans doute alors pris mes premiers anti-dépresseurs. Je vivais seul, j’étais rentré chez moi. Le psy m’appelait tous les jours pour me faire venir à son cabinet, mais rien ne passait. Je lui ai finalement fait comprendre qu’il fallait m’empêcher de me suicider car j’allais le faire, sans alors de considérations existentielles, juste pour arrêter cette souffrance inconcevable. Quelques jours plus tard je suis rentré à la clinique Dupré à Sceaux, un service fermé, une petite unité de onze lit.
Là enfermé, plus moyen de mourir et pourtant le cauchemar continuait de plus belle, je restais très souvent allongé, il n’y avait rien à faire de toutes façons. J’y suis resté quatre mois et demi et j’ai véritablement connu l’enfer. On changeait d’anti-dépresseurs mais cela n’y faisait rien mis à part divers effets secondaires très désagréables. Je ne prenais pas que des anti-dépresseurs d’ailleurs, neuroleptiques et anxiolytiques étaient également au rendez-vous. Je tremblais beaucoup, j’avais ce qu’ils appellent des impatiences, et au bout d’un certain temps des esquarres aux jambes. Une jeune anorexique en manque de distraction s’occupait à me secouer un peu. Elle est restée je crois pendant tout mon séjour.
L’unité était petite. Nous avions droit de fumer mais les cigarettes devaient être demandées une par une à l’infirmerie. Nous n’avions pas droit au feu évidemment. Tout était fait d’ailleurs afin de rendre le suicide impossible, les couverts étaient en plastique, il y avait un sas pour fouiller ceux qui parfois sortaient en visite avec leurs parents.
J’y suis resté longtemps par rapport à la moyenne des séjours, j’ai vu pas mal d’autres jeunes aller et venir. Beaucoup sortaient d’une tentative de suicide et ne comprenaient pas toujours comment ils avaient atterri là. On les voyaient sortir de leur chambre perfusion à la main, à moitié hébétés. Certains venaient d’un autre bâtiment de la clinique où ils vivaient dans des conditions particulières. La clinique Dupré fait partie de la Fondation des étudiants de France, et même s’il y a à redire sur les soins qu’ils « administrent », il faut leur rendre hommage. A Sceaux au début des années 1990, il y avait plusieurs unités. Un service fermé, Clérambault 1, dit C1 puis d’autres services ouverts où les jeunes vivaient en essayant pour certains de ne pas décrocher d’une scolarité qu’ils avaient commencée. La clinique était considérée comme une annexe du Lycée Lakanal et des professeurs venaient y enseigner jusqu’au niveau terminale.
Il y a des douleurs qui sont au-delà des mots et c’est pourquoi je ne tenterai pas de décrire davantage ces mois passés ainsi enfermé. Je pense que lorsque l’on vit ce genre de choses, et surtout si jeune, on devient pour toujours différent, on sait que l’enfer existe, qu’il est si près de nous, et surtout si loin des autres… C’est là que je suis mort la première fois.
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