L’état de bouddha Pour moi être un bouddha est avant tout un état, avant d’être une vérité historique de par le jeu de supposées réincarnations. Tous ou tout au moins certains d’entre nous ayant la potentialité d’atteindre cet état : un état d’éveil et d’illumination. On réduit souvent le terme de bouddha au bouddha dit ‘historique’ c’est-à-dire Siddhârta Gautama fondateur du bouddhisme, mais les diverses écoles de bouddhisme reconnaissent l’existence de bouddhas antérieurs et futurs. Je crois que l’enseignement dit du grand véhicule attend d’ailleurs plus de mille bouddhas. J’ai écrit très tôt dans mon aventure des textes surprenants, que l’on pourrait qualifier d’écriture automatique car ils me surprenaient moi-même, où je me qualifiais de bouddha bleu. Et ceci avant même d’être confronté à la théorie des livres de bibliothèque. Je ressentais un état particulier mais avais surtout une capacité à rentrer à volonté en méditation. Je ne m’étais pas rendu en Angleterre par hasard, de par leur rapport avec l’Inde et sa culture je trouvais là-bas une atmosphère propice à vivre mon état, voilà sans doute pourquoi j’y étais retourné. Les français seraient par exemple surpris de l’existence du College of psychic studies, une œuvre de charité. J’y suis allé par deux fois méditer.
Je pense qu’il faut s’interroger sur ce qui est arrivé à Siddhârta ou Jésus Christ, et pourquoi pas psychiquement si on ne veut les prendre au mot. Oui, ne serait-il pas juste de les considérer bipolaires, ou en tout cas en état maniaque? Les psys et les hommes de mauvaise volonté leur feraient la vie dure, encore, mais quelle serait donc la conclusion d’un psy devant eux ? Quel diagnostic ? Je me rends souvent sur un forum de bipolaires sur le net et nous nous sommes déjà posé la question, oui il n’est pas rare qu’un bipolaire en phase maniaque se prenne pour Dieu ou porteur d’une mission afin de sauver l’humanité, ou se prenne pour le Christ lui-même. Alors pourquoi ne pas considérer le Christ lui-même comme bipolaire ? Un bipolaire ayant réussi à vivre son état pleinement. Et puis la passion et son chemin de croix fait en quelque sorte penser à une mélancolie, ou tout au moins une métaphore de celle-ci. L’état maniaque est telle une illumination, et très vite celle-ci peut sembler divine. La manière dont elle est entravée ou non par le monde dans lequel elle apparaît va conditionner sa destinée, son intégration ou non dans la réalité courante, environnante. Siddhârta et Jésus Christ ne seraient-ils pas des bipolaires qui auraient réussi. Réussi quoi ? A vivre leur état tout d’abord. Et puis réussi bien sûr à laisser de telles traces de leur passage. Le bipolaire a quelque chose d’héroïque car il est souvent seul contre tous, être alors avec dieu lui donne une compagnie et une raison. Dire que Jésus Christ était bipolaire n’enlève pour moi rien par rapport au fait qu’il était fils de Dieu. Comme le fait d’être bipolaire n’enlève en rien pour moi au fait d’être ou non un bouddha. Quelle est vraiment la différence entre les phases maniaques que je vis et l’illumination du bouddha ? Est-ce la chute ?…
Il m’arrivait parfois des périodes que je qualifierais de connexions, d’entendre notamment des voix. Cela m’arrivait parfois en bibliothèque, ou en train de rédiger certains écrits, un des derniers soirs dans le squat de Depford, il m’est arrivé quelque chose d’extraordinaire. Il y avait plusieurs pièces, c’était une après-midi je pense, l’appartement était grand et très en hauteur, dans une des pièces se trouvaient un vieux fauteuil et un matelas. Je me suis retrouvé dans cette pièce, le soleil donnant dans la pièce. Là les voix se sont multipliées. Je n’avais pas peur, je n’avais jamais peur. Tout à coup dans ce flot de voix j’ai entendu une voix dire « bouddha ! », la grande fenêtre a au même moment pivoté sur son axe qui était horizontal, en me cerclant ainsi de lumière : en un instant la voix et l’illumination. Je me suis ensuite couché. Le lendemain matin, la pièce se trouva « retournée », le matelas était plié et le fauteuil mis dessus. Cela s’était apparemment passé lors de mon sommeil, l’entrée dans l’appart d’une autre personne étant exclue, ce fait reste un mystère.
Il m’arrivait de penser des choses particulières. Je pensais qu’il restait une trace de tout événement dans tout lieu. Une mémoire de toute scène et que toute scène avait un karma. Certains esprits pouvant assister aux scènes. Je pensais avoir atteint l’illumination.
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