37- La Kundalini
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Le problème du bipolaire en phase maniaque est qu’il ne trouve pas dans la réalité traditionnelle des explications à ce qui lui arrive. Car il lui arrive bien quelque chose. Ce n’est pas une vue de l’esprit. Oui ses sens gagnent en intensité et souvent d’une manière qui lui parait à lui aussi incroyable. On semble vouloir assimiler la manie à une folie alors qu’elle est avant tout une expérience psychique réelle qui cherche et a besoin de sens. Ni le quotidien ni la psychiatrie ne lui expliquent ce qui se passe alors. Et le sens, le maniaque en a besoin. Il va parfois en trouver dans l’ésotérisme, la magie ou la mystique, seuls susceptibles à ses yeux d’expliquer ces phénomènes, il ne peut vivre ce qui se passe sans sens. C’est là qu’il va souvent se perdre et surtout s’éloigner des autres, même s’il a peut être raison : c’est peut être lui encore une fois qui perçoit une réalité que nous ne savons pas. Moi j’ai eu la chance de croiser des événements s’intégrant étrangement à ce que mes conclusions m’avaient amené à penser. Les événements consolidaient les pensées. Soigner le maniaque ne devrait pas se résumer à l’administration alors de neuroleptiques ou autres antipsychotiques, rejetant tout idée de mystique au profit d’un raisonnement aliénant. L’existence de la Kundalini notamment pourrait être une voie de réflexion nécessaire. Je ne suis pas le premier à me pencher sur cette hypothèse et l’on trouve un peu de littérature concernant ce sujet sur le net. La Kundalini est une supposée concentration d’énergie lovée dans le bas du dos. On trouve référence à son existence à la fois dans les traditions bouddhistes, hindouistes et islamiques. Par certains exercices l’on peut éveiller cette énergie, mais une libération trop brutale serait susceptible de créer chez le sujet une possible psychose, la libération de cette énergie étant normalement progressive tout au long de la vie. Sous l’effet d’émotions intenses elle pourrait aussi se libérer brutalement et de manière démesurée voire incontrôlable. Le corps est énergie, présente ou absente, énergie physique ou psychique. Travailler sur l’harmonisation de ces énergies me parait être une bonne idée. A la suite de ma première phase mélancolique, m’étant voûté, mon psychiatre m’avait prescrit des massages du dos dans le but de remuscler celui-ci. Je garde un excellent souvenir de ces séances de massages qui semblaient à la fois me détendre et me libérer de diverses tensions physiques et psychiques. Pourquoi ne pas essayer de soulager, voire de soigner, le mélancolique par des massages ? Car je rappelle que le mélancolique ne souffre pas uniquement psychiquement, il souffre aussi physiquement. Et pourquoi pas aussi la maniaque ? Évidemment, soigner ainsi le bipolaire -et pourquoi pas tous les déprimés- serait quasi révolutionnaire, mais pourquoi ne pas tenter ? Où est le risque ? Ce serait en tout cas un sacré pied de nez à l’industrie pharmaceutique qui brasse des millions sur toutes ces peines.
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