La colonie de vacances… J’avais huit ans. C’est moi qui ai voulu y aller et ça ne se passait pas bien. Que se passait-il ? Je ne sais pas, ça ne me plaisait pas. Je n’étais pas à l’aise avec tous ces enfants et cet encadrement. J’en ai un souvenir très vague, notamment de longues marches en rangs pour se rendre à la plage, qu’il y avait du chant, et un atelier pour faire des émaux. Mais bon, ça n’allait pas. Le courrier aux parents étant lu avant envoi j’ai décidé de faire ma lettre en cachette et de la poster ainsi. Mathias voulait faire comme moi, car Mathias était là lui aussi. J’ai écrit cette lettre pour demander à mes parents de venir me chercher parce que j’étais malheureux…
Il y avait une formule que je n’oublierai jamais « si vous préférez l’argent à l’amour de votre fils… » : car j’avais conscience qu’ils avaient payé pour cela et je considérais donc qu’il allait perdre leur argent. L’amour de leur fils n’était-il pas alors plus important ? J’ai réussi à poster le lettre, Mathias la sienne, mais les organisateurs ont eu vent de tout cela et ont je crois écrit aussi. Nos parents se sont réunis, mes parents sont allés voir ceux de Mathias pour en discuter, et décider. Décider de ne pas venir nous chercher. Je me souviens très bien de moi, enfant, dans cette cour d’école qui nous recevait. Marchant, triste comme jamais, je me suis alors fait le serment de ne plus jamais leur faire vraiment confiance, et quoiqu’ils disent de toujours me souvenir de cela. J’étais seul désormais et j’allais devoir vivre ainsi, seul. La colonie s’est finalement finie sans que j’en garde davantage de souvenirs et je suis rentré. J’ai alors essayé d’aborder le sujet avec ma mère, qui m’a dit penser que cette lettre n’avait pu être écrite qu’avec l’aide d’un adulte, qu’elle était trop bien écrite, qu’un enfant n’avait pu faire cela. Non seulement ils me laissaient, mais en plus ils me sous-estimaient, ils ne comprenaient pas qui j’étais : cette lettre avait été l’événement le plus important de ma courte vie, mais je n’en dis rien.
Tout a été différent ensuite, cet épisode marque une frontière dans mon enfance : je me suis mis à avoir honte de ma mère, je ne voulais pas que les autres enfants la voient, j’avais une manie de ne vouloir utiliser un couvert préalablement utilisé par eux, mes parents, et même ma sœur, une sorte de dégoût de leur salive. Oui, dans ma tête, j’étais désormais seul.
Les résultats à l’école n’ont pas baissé, mais je crois que je venais là de quitter l’enfance, au profit de rien d’autre bien évidemment. Oui je dirais encore aujourd’hui que cet événement marque la fin de mon enfance. Et est sans doute ma première dépression. Oui dans cette colonie de vacances pour la première fois je déprimais, et personne n’a voulu m’aider.
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Mon père s'occupait de colo, j'y étais par défaut ... je me souviens d'un jeune qui trainait comme vous son désespoir, nous nous étions apprivoisés ...
J'aime toujours vous lire même si je n'ai pas toujours l'occasion de laisser de trace écrite...