Début de l’éveil spirituel Cela fait beaucoup de souffrance pour un homme, trop, indéniablement. Il y a sans doute un seuil de souffrance qu’un homme puisse subir et il y a bien longtemps que je l’ai dépassé. La plupart des êtres humains ne vivront jamais de telles douleurs et de telles déchéances, ils ignoreront même pour la plupart ce que peut être ce genre de souffrances. S’ils savaient la chance qu’ils ont. De vivre, de laisser le temps les emporter. Je ne crois pas à cette phrase de Nietzsche qui dit que ce qui ne tue pas rend plus fort, la souffrance détruit la personnalité, elle détruit l’être. De plus lorsque vous souffrez vous avez besoin de tout le monde et personne n’a besoin de vous. Il faut aussi lutter contre le regard qu’ils portent sur vous, comme si vous étiez coupable. Ils ne sauront jamais cette souffrance mais la jugent pourtant souvent. Beaucoup vous délaissent. Il n’y a rien de romantique à la douleur psychique lorsqu’elle atteint de tels degrés. Dans cette nouvelle clinique, au bout de plusieurs mois, j’ai commencé à me sentir mieux. Je jouais parfois à des jeux avec les autres patients et faisais de nombreux tours de parc. Musique aux oreilles je marchais pendant des heures.
Je me souviens notamment d’un morceau de Godspeed You! Black Emperor qui rythmait mes pas et d’un homme y disant The car in on fire and there is no drive with the wheel. Je trouvais que cette situation convenait à la fois à ma situation et à la situation générale du monde. De plus je prenais un peu cela pour un message, le nom de ce groupe, oui j’étais peut-être ce Black Emperor et Dieu me retouchait peut être, me donnait de l’élan. Il m’arrivait ainsi de ressentir « La force » ? et de me sentir très bien, oui l’idée de Dieu réapparaissait. Sous le patio où les patients se retrouvaient souvent, je me souviens de deux jeunes filles qui se disputaient presque le privilège de poser leur tête sur mon ventre alors que nous étions assis au sol. Il n’y avait là ni tentative de séduction ni sexualité, ce qu’elles y trouvaient était semblait-il un rayonnement, un confort tout à fait particulier. Il commençait à faire beau et je sortais aussi en dehors de la clinique. J’avais trouvé un endroit où je pouvais mettre discrètement ma peau au soleil près d’un cours d’eau, j’y ai rencontré deux jeunes pêcheurs avec qui je fumais parfois des joints, je pense que le médecin le savait mais ne disait trop rien, il devait comprendre que mes plaisirs étaient rares.
Mieux, il me fallait dorénavant sortir. Lors de mes promenades à l’extérieur j’ai prospecté pour un appartement, ma soeur m’a finalement prêté de l’argent et un ami s’est porté caution. Et j’ai finalement emménagé tout près de la clinique.
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C'est super méga interessant...j'aurais du venir lire tout ça plus tôt.
Un élément de cette souffrance est l'absence de perspective, comme si tu évoluais dans un monde bi dimensionnel là ou tous les sens et la raison ont besoin de s'exprimer en trois dimensions.
Je n'en dit pas plus sur un espace public, mais ceci est un point clé.