Départ pour Londres Je suis parti avec un gros sac, un peu d’argent, et une adresse de quelqu’un prêt à m’héberger quelques jours. J’étais déjà venu deux fois quelques jours dans les Youth hotels. Mon anglais était très mauvais. Malgré cela j’ai trouvé un logement puis régulièrement du travail.
J’ai pu laisser en France une image que les autres me renvoyaient et qui ne me correspondait plus. Je ne sais pas exactement ce que pensent les autres de cette maladie, d’ailleurs les autres je les comprends de toutes façons de moins en moins. L’avantage en Angleterre est que je ne parlais pas de ma maladie, moi je la savais existante, mais j’ai longtemps été là-bas le seul à le savoir. L’Angleterre, Londres devrais-je peut être dire, est un pays où tout le monde est considéré différent car tout le monde est différent. Pour moi le français cherche à devenir un cliché. Ils sont presque tous des clichés.
J’habitais une maison partagée, à Camberwell pour ceux qui connaissent, London SE5. Nous étions huit, lorsqu’un partait nous passions une annonce dans le journal et recevions alors des visites. J’ai vu passer et cohabiter de nombreuses personnes. Il était bien de ne pas vivre seul. J’y suis resté quatre années et demie. Je me suis remis à écrire mais cette fois un roman m’est venu. Je l’ai travaillé et fini. J’en suis tout à fait fier. Beaucoup de poésies aussi. Il y a quelque chose de très romantique avec l’écriture, surtout lorsque vous vivez vraiment avec elle, voire pour elle, qu’elle vous accompagne presque en permanence. Je me promenais aussi beaucoup et mes différentes périodes de travail m’ont fait connaître plusieurs quartiers de Londres.
Être dans un pays étranger vous met en éveil et parler une autre langue fait en quelque sorte construire une autre structure à votre Moi. Je peux dire que je ne suis pas exactement la même personne lorsque je parle anglais. Je préfère d’ailleurs parler anglais. Vivre en anglais.
Je prenais mon lithium et n’avais pas besoin de voir spécialement un médecin pour le renouveler. Je glissais ma demande de renouvellement dans la boite aux lettres du dispensaire et venais retirer l’ordonnance par la suite. Même si j’avais encore tendance à la dépression et que j’étais psychologiquement sensible et fragile, je n’ai pas eu d’épisode sérieux. Aucune consultation ni hospitalisation.
J’ai été serveur, employé d’usine et autres, mais j’ai vite compris que les études de marché me permettraient de vivre correctement. Parler le Français fut dans ce cas-ci bénéfique.
J’ai aussi connu une histoire d’amour, la seule véritable histoire d’amour après l’échec de mes vingt ans.
Ces années à Londres furent bien meilleures que bien des précédentes.
si vous voulez la suite et fin de cette histoire contactez moi ou achetez-le là: Suite et fin
Oui je suis d'accord avec cette notion importante. Mon zhom est lui , il n'est pas la maladie, il souffre de la maladie. C'est très différent. On ne devrait jamais dire "je suis fibro, je suis bipo" mais dire "je souffre de " bipolarité dans son cas ou de fibromyalgie dans mon cas. C'est une erreur de langage qui pousse les gens à nous réduire à la maladie.
C'est essentiel, je pense , de se différencier de nos maladies, nous ne sommes pas elles et surtout nous ne sommes pas que cela.
Je prends toujours autant de plaisir à vous lire ... bonne continuation !
et merci :)